La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que tous les êtres humains naissent libres en droit et en dignité. Cette égalité ne devrait pas changer avec l’âge, pourtant il est difficile de faire valoir ses droits quand on vieillit. Que faut-il faire pour garantir le droit des aînés ?
Quels sont les droits des personnes âgées ?
La Charte des personnes âgées a été mise en place en 1999 par la fondation nationale de gérontologie et le ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Le but de cette charte est de garantir la dignité, la liberté et les droits des séniors dépendants.
L’un des principaux points de la charte est la liberté de choisir le mode et le cadre de vie. La personne âgée, même si elle se trouve en situation de dépendance ou de handicap, reste libre de décider de l’endroit où elle souhaite résider, ainsi que la façon dont elle préfère vivre. Si le maintien à domicile du sénior comporte certains risques, la famille et les intervenants ne sont pas en droit de le lui interdire. En revanche, ils ont le devoir de l’informer des risques qu’il court en optant pour ce choix. Si sa situation physique ou mentale nécessite un encadrement spécialisé, le lieu d’accueil doit être choisi avec l’accord de la personne âgée. Si ses ressources ne le lui permettent pas d’avoir accès aux soins nécessaires, des aides peuvent lui être apportées par la collectivité.
Une autre partie importante de la charte concerne les liens sociaux. Une personne âgée, même dépendante, a droit à une vie sociale. Qu’ils résident en maison de retraite ou à domicile, les séniors restent libres de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie en société. Les intervenants qui prennent en charge les personnes âgées doivent agir de manière à préserver ou à stimuler cette vie sociale.
La charte souligne également que le sénior doit garder la maîtrise de son patrimoine et de ses revenus. En cas de pression familiale ou extérieure, il a droit de demander une protection juridique de ses biens, mais aussi de sa personne.
Comment dénoncer les abus ?
Les personnes âgées sont souvent victimes de nombreux abus, mais par peur d’être abandonnées, elles renoncent à porter plainte. Ces abus peuvent être d’ordre physique, moral ou financier. Les intervenants qui prennent en charge le sénior peuvent, par ignorance ou en toute connaissance de cause, négliger la personne âgée, parfois même l’injurier et la brutaliser. Rien ne justifie ce type de comportement violent à l’encontre d’une personne fragile. Il ne faut pas hésiter à porter plainte auprès du directeur de l’établissement de l’accueil, ou de l’agence qui fournit le prestataire s’il s’agit d’une aide à domicile.
Certaines personnes malintentionnées profitent aussi de la fragilité du sénior pour détourner ses biens, lui soutirer de l’argent ou lui faire signer des procurations. Si l’une de ces situations se présente, il ne faut pas hésiter à porter plainte pour abus de faiblesse auprès du commissariat de sa résidence. Il est aussi possible d’adresser directement une lettre recommandée avec avis de réception au procureur de la République. Cette seconde option est plus intéressante, car si le plaignant ne reçoit pas de réponse dans un délai de trois mois, il peut se constituer partie civile et obliger la justice à procéder à une enquête.