Un aidant familial est une personne qui donne de son temps et de son énergie pour venir en aide à ses proches en situation de dépendance. L’aidant familial n’est pas vraiment reconnu comme un auxiliaire de l’aidant professionnel, et pourtant, il effectue quasiment les mêmes tâches. Le gouvernement français est actuellement en train de prendre des mesures pour faire évoluer cette situation.
L’aidant familial, de plus en plus nombreux en France
L’article 51 de la loi du 28 décembre 2015, relative à l’adaptation de la société au vieillissement, définit l’aidant ou l’aidante familiale comme une personne qui vient aider une personne dépendante, à titre non professionnel, dans l’accomplissement d’une partie ou de l’intégralité des actes et des activités de la vie courante. Selon les chiffres publiés en 2017 par la fondation April BVA, les aidants familiaux sont au nombre de 11 millions en France. Environ un français sur six fait le choix d’accompagner un proche en situation de dépendance, engendrée par l’âge ou la maladie. Ces onze millions sont ceux qui sont répertoriés comme aidants, mais tout le monde peut à un moment donné de sa vie devenir un aidant familial. Nous pouvons être amenés à nous occuper régulièrement et fréquemment de nos enfants, de nos parents, de nos grands-parents, de notre conjoint ou même de nos voisins et de nos amis devenus dépendants du fait de l’âge ou de la maladie.
Des contraintes quotidiennes souvent oubliées
Un aidant familial passerait environ 40 heures par semaine pour prendre soin de ses proches dépendants. Une telle situation a forcément un impact non négligeable sur la vie personnelle de l’aidant. S’il n’arrive pas à trouver un temps pour récupérer, il finira vite épuisé et perdra son équilibre psychologique. Le baromètre de l’année 2017 publié par la Fondation April affirme qu’environ 24 % des aidants familiaux constatent que leur situation a un impact négatif sur leur santé. Environ 28 % affirment voir la qualité de leur sommeil diminuer. Près de 22 % affirment avoir le moral en baisse.
Une enquête réalisée par France Alzheimer a prouvé que cette situation a aussi un impact négatif sur la vie professionnelle des aidants familiaux. Selon cette enquête, près de 80 % des personnes venant en aide à leur proche atteint d’Alzheimer ont du mal à concilier leur rôle d’accompagnant de vie avec leur activité professionnelle. Pour faire face à la situation, près de 44 % d’entre eux prennent davantage de congés et de jours de RTT.
Une situation en passe d’être améliorée
Il est pourtant difficile de se passer des aidants familiaux. Selon les projections de l’INSEE, le nombre de personnes en situation de dépendance va augmenter au fil des années pour doubler d’ici 2060. Cela s’explique par le vieillissement de la population et l’allongement de l’espérance de vie. Le nombre d’aidants familiaux va aussi suivre cette tendance. Il est ainsi d’une importance vitale de trouver des solutions pérennes pour accompagner ces personnes. Le gouvernement français y pense sérieusement et commence à prendre des mesures pour améliorer la situation de l’aidant familial. Depuis le 1er janvier 2016, le statut d’aidant familial est reconnu légalement, par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement. Cette reconnaissance a permis d’améliorer leurs conditions de travail et de revaloriser l’allocation personnalisée d’autonomie. L’entrée en vigueur de cette loi a aussi introduit la notion de droit au répit, un indispensable pour permettre aux aidants de concilier leur vie personnelle et professionnelle à leur vie d’accompagnant.