Alors que la population française est en perpétuel vieillissement, le bien-être des personnes âgées et leur isolement est une priorité. Et si les « crèches intergénérationnelles » étaient la solution ? Si la maison de retraite et la crèche paraissent à des lieux l’une de l’autre, certains établissements ont décidé de miser sur leur cohabitation. Le maître-mot est le partage intergénérationnel pour le bonheur des plus petits et des séniors.
Une cohabitation entre enfants et séniors
Si au Canada ou en Belgique le système de partage des locaux entre enfants et personnes âgées a fait ses preuves, la France ne dispose que d’une vingtaine de maisons de retraite ou d’EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) cohabitant avec une crèche ou un établissement d’accueil pour enfants.
Certaines infrastructures se prêtent au jeu afin de trouver une solution quant à l’isolement de ses occupants. Si le concept paraît novateur, il a pourtant été expérimenté en 1992 par la Résidence de l’Étang à Marcillé-Robert qui continue à cohabiter et accueillir des enfants de 4 mois à 4 ans de la garderie Coccinelle. De même, dans la ville d’Aspiran la crèche À Petit Pas est installée dans l’EHPAD mutualiste Gerard Soulatges. Cette crèche possède une entrée indépendante mais peut aussi être accessible par le hall de l’EHPAD afin de favoriser la proximité avec les séniors. En 2008, le 19ème arrondissent de Paris inaugure la crèche La Môme dans la maison de retraite Édith-Piaf aménagée pour l’occasion.
Les bienfaits d’un partage intergénérationnel
Ces résidences et bien d’autres organisent plusieurs fois par semaine des ateliers (cuisine, peinture, jardinage…) entre enfants et séniors. Ces activités se font soit en groupe, soit par binôme afin de rapprocher les générations et d’en tirer un certain bienfait physique et psychologique.
La proximité avec les enfants permet de remédier au sentiment de solitude trop répandu chez les séniors. Ils sont un petit bol d’air frais qui leur redonne goût à la vie en empêchant tout isolement. De plus, les enfants et les activités proposées permettent le stimulus cérébral et physique des personnes âgées ce qui ralenti les effets du vieillissement.
À l’inverse, la présence des séniors apaise les enfants généralement très actifs. Leur comportement se calque sur un rythme qui n’est pas le leur et qui les interpelle. De ce fait, les enfants deviennent plus attentifs et sont ouverts à recevoir les connaissances de leurs ainés. Ils développent également leur sens de l’empathie et de l’entraide.
Des mesures nécessaires
Si ce projet intergénérationnel est bénéfique, il n’est pas sans difficulté. En effet, intégrer une crèche dans une maison de retraite nécessite de faire appel à un architecte. Il faut repenser les lieux de manière à ce que les deux populations puissent être autonomes tout en pouvant interagir.
Quant aux professionnels, ils doivent être dans la capacité de superviser à la fois les personnes âgées et les enfants lors de leurs regroupements.
Pour finir, les problèmes de santé demeurent les plus importants. Enfants et séniors sont des individus fragiles, des mesures doivent alors être prises pour éviter tout risque de contagion.