La population française est vieillissante : d’ici 25 ans, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans aura augmenté de 94 %. Même si le maintien à domicile dure de plus en plus longtemps, les maisons de retraite auront du mal à accueillir 7 millions de séniors supplémentaires. Il faut dès maintenant réfléchir à des solutions pour adapter la société.
L’offre est déjà insuffisante dans toute la France
L’offre moyenne actuelle des maisons de retraite en France est de 16 lits pour 100 personnes âgées de plus de 80 ans. Dans certains départements où les structures se font rares, cette moyenne est encore plus basse. Par exemple, dans la capitale il n’y a que 5 lits disponibles pour 100 personnes âgées. Pour maintenir ce ratio de 16 lits pour 100 séniors, il faudrait arriver à créer plus de 540 000 lits supplémentaires d’ici 2040. Ce nombre varie en fonction des zones géographiques. En Gironde, il faudrait par exemple 18 571 lits de plus, contre 17 436 lits en Loire-Atlantique, et 14 494 lits dans les Bouches-du-Rhône.
Créer des lits dans chaque région
Comme le vieillissement démographique n’est pas uniforme, le nombre de structures à créer diffère d’une région à l’autre, en fonction de la demande. Une augmentation annuelle de l’ordre de 2 à 2,5 % des offres des maisons de retraite serait indispensable pour les régions à forte demande comme l’Ile-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur ou Rhône-Alpes. Par contre, 1,5 à 2 % d’augmentation annuelle suffirait dans les régions où la demande est moyenne, comme l’Alsace, le Limousin ou le Languedoc-Roussillon. Il faudrait aussi envisager la création de plus de lits supplémentaires par an dans les régions où la population est plus jeune comme la Bretagne, les Pays de la Loire, ou encore l’Aquitaine.
Réduire les coûts d’hébergement
Actuellement, le coût d’hébergement en maison de retraite représente en moyenne 106 % des ressources mensuelles d’un foyer de retraités. Ce coût peut grimper à 154 % des revenus si l’établissement se situe dans des régions où la demande est forte comme Paris. Ajoutons à cela que la pénurie des maisons de retraite risque d’entraîner une hausse des prix d’hébergement. Les places disponibles seront réservées aux séniors les plus aisés, tandis que les plus précaires seront davantage fragilisés. Les séniors privilégieront les régions où le coût d’hébergement est moins élevé, ce qui aura pour effet de maintenir la disparité géographique.
Pour arriver à augmenter le nombre de lits disponibles en maisons de retraite sans pour autant augmenter les prix, une aide financière centralisée de l’État est indispensable. Il faudra notamment prendre des mesures pour que les coûts des terrains de construction des futures maisons de retraite soient revus à la baisse.