Et s’il était possible de renforcer les défenses immunitaires de l’organisme pour stopper le développement des cellules cancéreuses, aussi simplement que la vitamine C permet de lutter contre un rhum ? L’immunothérapie est une méthode révolutionnaire qui pourrait contribuer à la guérison de nombreux cancers.
Un traitement très en vue
Avancée médicale majeure, l’immunothérapie pourrait améliorer la prise en charge des tumeurs. Cette nouvelle méthode est au cœur de toutes les grandes conférences internationales sur le cancer de ces dernières années. D’abord expérimentée dans le cadre du traitement du cancer de la peau, cette technique s’est révélée bénéfique pour les patients atteints de mélanome. Depuis, l’immunothérapie a confirmé son intérêt dans le traitement d’autres cancers avancés du colon, du poumon, du foie ou de la vessie. Elle pourrait donc être doublement efficace pour traiter les maladies à un stade encore peu évolué. Malheureusement, le coût de ce nouveau traitement reste colossal : il faut compte en moyenne 80 mille euros par patient.
Qu’est-ce que l’immunothérapie ?
Les cellules tumorales ne sont pas toujours reconnues par le système immunitaire. Elles peuvent se « déguiser » en secrétant des protéines pour échapper aux lymphocytes du système immunitaires. L’immunothérapie consiste à stopper l’action des protéines pour dévoiler les cellules cancéreuses. Le système immunitaire peut ainsi les repérer et les détruire. Plus le traitement serait administré tôt, plus il serait efficace. Ses effets seraient également durables. Une fois que le système immunitaire a appris à cibler les cellules cancéreuses, il ne serait plus nécessaire de poursuivre le traitement. Toutefois, on estime pour l’instant que l’immunothérapie ne marche que pour 30% des malades. A l’heure actuelle, cette méthode n’est donc pas privilégiée par rapport aux traitements classiques.
Comment ça fonctionne ?
Une première méthode consiste à injecter des anticorps artificiels produits en laboratoire au patient. Ces anticorps sont conçus pour bloquer la prolifération des cellules malignes.
Une deuxième méthode consiste à administrer des interférons alpha ou des interleukines 2 sous forme d’injections sous la peau ou par intraveineuse. Substance naturelle fabriquée en réponse aux infections virales, l’interféron élimine les cellules cancéreuses. L’interleukine 2 stimule les lymphocytes et donc le système immunitaire.
Une troisième méthode consiste à modifier en laboratoire les cellules immunitaires ou tumorales du malade pour les lui réinjecter. Cette forme de vaccination thérapeutique vise non pas à prévenir la maladie, mais à stimuler les défenses immunitaires pour lutter contre une maladie déjà contractée.
Quels sont les effets secondaires ?
Le principal désavantage de l’immunothérapie est qu’elle entraîne de nombreux effets secondaires allant de la fièvre et des courbatures à des troubles oculaires et des troubles du caractère. Le traitement peut également entraîner des risques de saignement et d’infection, dérégler le fonctionnement de la thyroïde et du foie. Les effets sont plus ou moins importants en fonction de la dose administrée.