Depuis le 1er mars 2017 l’article 144 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé permet aux médecins de prescrire une activité physique aux personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD). Cela représente environ 10 millions de Français. Une démarche d’autant plus justifiée, que les méfaits de la sédentarité relative à nos modes de vie modernes sont de plus en plus visibles sur la santé des Français.
Les risques de la sédentarité
En termes de santé publique, les risques liés à un mode de vie sédentaire (sans activité physique) sont nombreux et désormais bien identifiés. Pour n’en citer que les principaux, les professionnels de santé constatent qu’il tend à augmenter le risque de développer des maladies cardiovasculaires, du diabète, du surpoids, du cholestérol, des troubles musculo-squelettiques, et de la dépression. Le constat est le même dans la plupart des pays développés, et ce problème de santé publique coûterait 61 milliards d’euros par an dans le monde.
Afin de remédier à cette situation mais également parce que les bienfaits d’une activité physique égalent, et parfois même surpassent, l’efficacité d’une thérapeutique médicamenteuse, la prescription médicale d’une activité physique est enfin possible. Cependant une trentaine de maladie seulement sont concernées par cette mesure, parmi lesquelles le VIH, le diabète, le cancer, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques ou encore la dépression.
Les bénéfices du sport sur la santé
La pratique d’une activité physique régulière possède de nombreuses vertus : réduction des maladies cardio-vasculaires, des maladies chroniques, diminution d’1/3 de récidive du cancer du sein… A noter que pour cette dernière maladie, les sports les plus efficaces sont la boxe, l’escrime ou l’aviron.
La pratique d’une activité physique contribue également à réduire la consommation médicamenteuse dans notre pays, qui figure au podium des pays Européens qui en consomment le plus. Selon le ministère de la santé, s’il était généralisé, ce système permettrait de faire chuter les dépenses de santé entre 10 et 20 %.
La mise en place d’une prescription sportive est relativement longue mais cette durée se justifie par le besoin de faire un diagnostic poussé et « sur-mesure ». Le médecin prescripteur doit remplir un formulaire spécifique à la suite d’un examen clinique poussé. Ainsi, en fonction de la maladie dont souffre le patient il pourra prescrire la pratique d’activités aussi différentes que le vélo, le tai-chi, l’aquagym ou encore la marche nordique. Puis le patient consulte un spécialiste (éducateur sportif, kinésithérapeute, psychométricien, ergothérapeute, et autres personnes qualifiées titulaires d’une certification délivrée par une fédération sportive agréée) qui mettra en œuvre et dispensera la prescription. Si le médecin prescripteur en fait la demande, le spécialiste pourra lui faire des rapports réguliers sur l’avancée de la thérapie.
Un engouement qui permet de compenser l’absence de prise en charge financière
Le frein à cette belle démarche est que l’activité physique sur prescription n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie. Cela a pour effet de creuser les inégalités et de favoriser un système de santé « à deux vitesses ». Néanmoins, du fait même de l’absence de prise en charge financière par l’Assurance Maladie, les offres privées et surtout les démarches à l’échelle municipale, départementale ou régionale ont pris le relais pour permettre à tous les patients d’avoir accès à cette thérapie par le sport. Et l’engouement suscité par ces démarches volontaristes semble payer. Ainsi sur la ville-test de Strasbourg où le dispositif avait été mis en place dès 2012 on a constaté que par exemple, sur 8 diabétiques suivis, 7 avaient amélioré leur bilan sanguin.