La France serait le premier pays consommateur de somnifères en Europe. Si toutes les catégories d’âge sont touchées, un tiers des séniors de plus de 65 ans consommeraient des benzodiazépines pour lutter contre l’insomnie. Or, ces mêmes substances augmenteraient les risques de démence…
Pourquoi les séniors souffrent-ils autant d’insomnie ?
L’insomnie est un véritable fléau pour les personnes âgées ! En raison de modifications physiologiques, l’aptitude à dormir diminue en effet avec l’âge. A partir de 65 ans, on fait des nuits plus courtes, on se réveille plus souvent et on fait davantage la sieste… Même si les troubles du sommeil sont normaux à leur âge, les séniors sont souvent déboussolés par ces changements. Comme ils ont du mal à s’adapter à ce nouveau rythme de vie, leur premier réflexe est de prendre des somnifères pour régler leur problème sur le court terme. Malheureusement, ils développent inévitablement une accoutumance sur le long terme, d’autant plus alarmante que ces médicaments hypnotiques ne sont pas sans effets secondaires.
Comment fonctionnent les somnifères ?
Plusieurs types de somnifères sont disponibles sur le marché. Alors que certains facilitent seulement l’endormissement le soir, d’autres agissent sur la longue durée. Tous fonctionnent au niveau du cerveau en calmant l’activité neuronale. Ils ont pour effet d’apaiser l’anxiété, la nervosité et le stress, responsable des troubles du sommeil. Toutefois, s’ils favorisent le sommeil, ils n’agissent pas sur sa qualité. Prendre des somnifères permet donc de s’endormir rapidement, mais pas de bien dormir, ni de se ressourcer en profondeur. Consommés sur la durée, ces médicaments entretiennent et aggraveraient même les problèmes d’insomnie. Ils sont donc destinés à un usage ponctuel, le temps de s’attaquer aux véritables racines du problème.
Les somnifères sont-ils dangereux ?
Pris sur le long terme, les somnifères sont dangereux pour la santé, particulièrement pour les personnes âgées. Ils peuvent entraîner des troubles de la mémoire, des états de confusion, des pertes de conscience et des hallucinations. Ils peuvent également altérer les fonctions psychomotrices et augmenter les risques de chute. Les somnifères augmenteraient même les risques de développer la maladie d’Alzheimer et d’autres troubles neurologiques comme la démence. De plus, ils sont potentiellement nocifs pour la santé une fois combinés avec d’autres médicaments. Or, les séniors suivent souvent plusieurs traitements à la fois. Il est donc très important de surveiller sa consommation de somnifères qui ne doit pas dépasser sept mois.
Comment gérer ses troubles du sommeil autrement ?
Les troubles du sommeil ne sont que des symptômes. Il est important de chercher l’origine de l’insomnie pour régler le véritable problème de fond. Une thérapie comportementale et cognitive permet d’apprendre à gérer son anxiété ou ses problèmes émotionnels. A force de ne plus arriver à dormir, on a souvent peur de se coucher. Un travail sur soi est essentiel pour retrouver confiance et sérénité. Les médecines douces, comme la sophrologie et la phytothérapie, donnent également de bons résultats.