Aujourd’hui en France, 600 000 personnes sont touchées par des troubles psychiques. Schizophrénie, troubles bipolaires, dépression chronique… sont des handicaps souvent mal compris et les personnes qui en sont atteintes sont aussi, en général, victimes des appréhensions des autres. Pour autant, cela ne signifie pas que le monde du travail leur soit fermé.
Insertion par le travail : ce que dit la loi
Depuis la loi du 11 février 2005, les entreprises doivent respecter un seuil de 6% de travailleurs handicapés, tous handicaps confondus. Si, bien souvent, les chercheurs d’emploi handicapés ont un faible niveau de qualification, ce n’est pourtant pas le cas, en général, des personnes présentant un handicap psychique. Ce dernier en effet n’affecte pas les capacités intellectuelles. Dans ce sens, il n’est pas un frein à l’emploi. D’ailleurs, l’Agefiph (l’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) a recensé 600 000 personnes atteintes par des pathologies de cet ordre ; toutes ont un niveau de qualification supérieur à la moyenne.
Néanmoins, ces personnes sont plus vulnérables et le problème majeur vient plutôt de leur capacité à s’adapter au monde du travail. La peur des managers et parfois même des collègues est en effet la principale difficulté. C’est pourquoi l’intégration dans une équipe doit se préparer du côté de l’employeur et de l’employé.
Travailler avec un handicap psychique : la position de l’employé
Lorsqu’il présente un handicap psychique, l’employé ne se retrouve jamais seul. Le médecin du travail et la mission handicap l’accompagnent dans son effort d’intégration par le travail. C’est de fait en général le médecin du travail qui présente la situation au manager, sans pour autant révéler la nature de la pathologie (sauf en l’accord de la personne concernée). Il présente donc les aménagements nécessaires à prendre en compte et se porte garant de l’aptitude de la personne à travailler.
La personne quant à elle doit s’engager à suivre son traitement, condition sine qua non pour une bonne intégration. De la même manière, il est nécessaire qu’elle continue à être suivie à l’extérieur. Le travail en effet ne sera pas un facteur miracle de guérison même s’il contribuera à cette dernière.
Le rôle de l’employeur : intégrer sans stigmatiser
L’employeur enfin doit s’inscrire dans une réelle démarche d’insertion et non pas d’assistanat. S’il doit s’adapter aux troubles de son employé et lui proposer les solutions adéquates, il ne doit en revanche en aucun cas passer outre des situations inacceptables. Certes, une certaine souplesse est nécessaire mais il ne faut pas pour autant hésiter à sanctionner des attitudes déplacées qui ne conviendraient pas au monde du travail. De la même manière, il faut former les équipes à une certaine vigilance pour déceler les signaux d’alerte qui témoignent de la détresse de la personne.
Dans tous les cas, il faut garder une chose à l’esprit : la nécessité de prendre son temps car vouloir aller vite précipite l’échec.