« On ne peut rien faire ». Alors même que, de l’aveu des infirmières qui s’en occupaient, les médicaments n’agissaient plus sur elle, un étudiant en médecine refuse de se résigner devant la souffrance d’une patiente âgée atteinte de la maladie de Parkinson. L’envie de lui venir en aide, et à travers elle, d’aider tous les malades de Parkinson le porte à considérer une solution mécanique et non médicamenteuse.
Les lois de la physique au service des malades
Faii Ong teste alors différents matériaux tels que des élastiques, des dispositifs hydrauliques ou même des systèmes robotisés dans l’idée de concevoir un mécanisme susceptible de stabiliser les mouvements incontrôlés.
Il opte finalement pour le gyroscope. Ce dispositif – relativement ancien – possède un axe de rotation qui conserve toujours le même sens quels que soient les changements de direction que prendra le véhicule porteur. Le véhicule porteur sera dans ce cas la main de la personne malade et l’axe de rotation tournant toujours dans le même sens, le GyroGlove.
Appliquée aux mouvements saccadés et aux tremblements induits par la maladie de Parkinson sur le système nerveux humain, la physique particulière du mouvement gyroscopique permet de stabiliser des gestes tels que porter une cuillère à la bouche ou même passer un fil dans le chas d’une aiguille.
In fine le GyroGlove permettrait de réduire jusqu’à 90% des tremblements.
Des améliorations successives mais pas encore de commercialisation
Avant de parvenir à un résultat satisfaisant en 2014, Faii Ong et ses collègues de l’Imperial College School of London ont testé de nombreux prototypes. Ong avait alors en tête une sensation bien précise de l’effet de stabilisation des mouvements auquel il souhaitait parvenir. Il le comparait au fait de plonger la main dans un liquide sirupeux très épais et de tenter de la remuer.
Après s’être constituée en société – baptisée GyroGear –, l’équipe de jeunes chercheurs a présenté son innovation dans une série de concours axés sur les biotechnologies et a remporté en 2015 la plus grosse compétition Européenne dédiée aux startups travaillant sur les nouvelles technologies. Avec sa récompense de 10 000 £, GyroGear a investi dans le développement et l’amélioration de son GyroGlove.
À ce jour, ce dernier n’est toujours pas commercialisé. Néanmoins on connaît déjà son prix qui devrait se situer entre 400 et 600 £ , soit 450 et 690€.
Les chercheurs, ingénieurs et médecins de GyroGear ont par ailleurs d’autres ambitions : le développement d’un dispositif similaire pour les autres membres du corps touchés par les tremblements (comme les jambes) mais également l’adaptation d’une version du GyroGlove pour le bénéfice des professionnels dont l’activité requiert de stabiliser le poignet ou la main (tels que les photographes, les chirurgiens ou les athlètes par exemple).