L’allocation aux adultes handicapés est versée depuis 1975 aux adultes atteints d’un handicap ou, plus largement, d’une maladie chronique invalidante. Dernièrement, le gouvernement a annoncé la revalorisation de cette aide financière pour 2018.
Qu’est-ce que l’allocation adulte handicapé ou AAH ?
Créée assez récemment, « l’AAH est une aide financière qui permet d’assurer un minimum de ressources » peut-on lire sur le site www.service-public.fr. Elle est donc envisagée comme un complément de ressources plus que comme une compensation réelle de la difficulté à percevoir des revenus réguliers lorsqu’on est touché par un handicap.
Cette aide (versée mensuellement) est attribuée sous certaines conditions :
- De ressources : une personne seule sans enfants doit toucher maximum 9 730,68€ par an, en 2017 ;
- D’incapacité : le taux d’incapacité évalue l’impact du handicap sur la vie de la personne. Pour bénéficier de l’AAH, il doit être supérieur ou égal à 80%. Il est possible toutefois de percevoir cette allocation si le taux d’incapacité est compris entre 50 et 79% à condition que l’incapacité soit « durable » (c’est-à-dire supérieure à un an) et « substantielle » (c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être compensée par un aménagement de poste par exemple) ;
- D’âge : l’adulte doit être âgé de plus de 20 ans, ou plus de 16 s’il n’est plus à la charge de ses parents ;
- De résidence : les Français souhaitant percevoir l’AAH doivent résider en France de manière permanente.
Aujourd’hui, plus d’1 million de personnes bénéficient de l’AAH et son montant maximal s’élève à 810,89€ par mois. Des données qui devraient bientôt changer.
Quelles sont les conséquences de la revalorisation de l’AAH pour ceux qui en bénéficient ?
Le gouvernement a annoncé sa volonté de revaloriser l’AAH. Cette mesure s’appliquera en deux temps :
- Novembre 2018 : une première augmentation de 50€ est prévue ;
- Novembre 2019 : son montant sera augmenté de 40€.
Au total, le montant maximum devrait donc atteindre 900€ au 1er novembre 2019. De plus, 34 000 nouveaux allocataires devraient percevoir cette aide qui peut être cumulée avec le complément de ressources ou la majoration pour la vie autonome. Une bonne nouvelle donc.
Toutefois, cette hausse ne bénéficiera pas à tous car les titulaires de l’AAH qui sont en couple ne verront pas leur pouvoir d’achat revalorisé à la même mesure que les autres adultes handicapés. Jusque-là en effet, les conditions de revenu du conjoint de l’allocataire étaient moins contraignantes pour l’AAH que pour le RSA par exemple. En effet, un couple sans enfant devait percevoir des revenus annuels de 19 461,36€ maximum par an pour toucher l’AAH, soit 1 621,78€ par mois. A titre de comparaison, un couple sans enfant doit toucher maximum 1 816€ par mois pour percevoir le RSA. Or les conditions d’attribution de l’AAH vont désormais se rapprocher de celle des autres minima sociaux.
Autre aspect qui relativise cette mesure : de nombreux bénéficiaires militent pour que l’allocation soit au moins égale au seuil de pauvreté, soit 1 008€ en France.