Un nouveau logiciel pour lutter contre la maladie de Parkinson

Taper sur un clavier d’ordinateur est désormais devenu un geste du quotidien pour de nombreuses personnes. Et si la saisie informatique permettait d’effectuer un diagnostic précoce de la maladie de Parkinson ? Grâce aux progrès accomplis par la recherche algorithmique c’est désormais le cas. Explications :

Une avancée technologique majeure

Des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont abouti à la création d’un algorithme permettant d’analyser la saisie d’un texte sur le clavier et de repérer les variations de rythmes, de vitesse et de pression des doigts sur les touches. Une étude a ainsi été menée, impliquant une vingtaine de participants volontaires dont une partie souffrant de la maladie de Parkinson. Une fraction d’entre eux a pris part à l’expérience de jour, en tapant un texte sur des ordinateurs  ayant été préalablement équipés du logiciel expérimental. L’autre partie a dû se plier à ce même exercice de nuit, après avoir été privée de sommeil. Il ressort de ces expériences que, d’une part la qualité de frappe varie selon que les participants sont reposés ou non et, d’autre part, qu’il existe une nette variation entre la façon de taper des personnes malades et celle des personnes saines. Ces dernières ont un rythme constant alors que les personnes souffrant de Parkinson ont un rythme inégal et très hétérogène. C’est précisément au regard de ces variations, parfois infimes, qu’il devient possible d’identifier un pattern de frappe typique d’une personne souffrant de la maladie de Parkinson et dont les fonctions motrices se dégradent.

Les troubles de l’écriture, symptôme révélateur de Parkinson

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative chronique et évolutive qui, à ce jour, n’est pas encore curable. Elle se manifeste par un certains nombre de troubles tels qu’un ralentissement des mouvements, des tremblements « de repos » (lorsque la partie du corps saisie de contractions n’est pourtant sollicitée par aucun mouvement) ou bien encore par une rigidité des membres. Les neurones chargés de produire la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans plusieurs processus neurologiques dont la motricité, cessent progressivement de fonctionner. Et l’écriture s’en ressent vite, devenant de plus en plus petite jusqu’à être difficilement lisible. Les troubles de l’écriture constituent donc l’un des symptômes annonciateurs de la maladie, c’est pourquoi la détection précoce de la détérioration motrice par l’écriture est cruciale. Elle permet de prendre en charge la maladie à temps pour en ralentir la progression.

Prochain objectif : distinguer Parkinson d’autres pathologies

Les troubles de l’écriture ne sont pas seulement annonciateurs de la maladie de Parkinson. Ils peuvent également être associés à diverses pathologies plus bénignes comme l’arthrose ou, tout simplement, la fatigue. C’est pourquoi les chercheurs du MIT ont l’ambition d’améliorer leur algorithme pour qu’il puisse différencier avec précision les différentes pathologies possibles.