L’évolution des prothèses : vers une meilleure prise en compte du handicap ?

Interne ou externe, la prothèse vise à se substituer à un organe ou à un membre du corps amputé ou manquant. Contrairement aux orthèses (béquilles, cannes, déambulateurs…), elle ne corrige pas une fonction déficiente mais la remplace bel et bien. Depuis son apparition, elle n’a cessé d’être améliorée pour répondre de mieux en mieux aux besoins des personnes handicapées.

Les prothèses, une histoire vieille comme le monde… ou presque

Les prothèses, ces dispositifs visant à remplacer une partie du corps afin d’en assurer la fonction, n’ont rien de nouveau. Le moins que l’on puisse dire, même, c’est qu’elles ne datent pas d’hier ! En effet, les premières que l’on a retrouvées remontent à l’Antiquité. Une momie égyptienne, morte il y a près de 3 000 ans, porte ainsi une prothèse en bois en remplacement d’un orteil. Et on sait que les Grecs et les Romains en fabriquaient eux aussi.

Les premiers modèles étaient très lourds et difficiles à manier et ce n’est qu’à partir du Moyen Âge et de la Renaissance que les chercheurs ont développé des techniques plus confortables. Ambroise Paré est ainsi connu pour sa contribution en la matière.

Du bois à la fibre de carbone, vers l’amélioration des prothèses

Suite aux guerres du XXème siècle, le nombre de mutilés et d’amputés a augmenté et, avec lui, le nombre de prothèses. Dans ce contexte, on a pu noter de grands progrès dans le domaine prothétique. Des améliorations en termes de confort mais aussi de fonctionnalités ont ainsi vu le jour. Le bois et le fer ont ainsi été remplacés par la fibre de carbone, rendant l’appareillage plus léger.

En parallèle, ont été inventés des systèmes d’articulations notamment comme le genou hydraulique, rendant le mouvement plus naturel. L’idée est donc de supprimer totalement la gêne entraînée par le handicap. De fait, avec l’apparition des prothèses intelligentes, les fonctions organiques sont de mieux en mieux assurées par l’appareil et la frontière entre l’humain et l’artificiel tend à être abolie.

Les prothèses bioniques et l’homme amélioré : la fin du handicap ?

Les progrès technologiques et numériques ainsi que la recherche neurologique permettent également une amélioration dans le domaine prothétique. Ainsi, il est de plus en plus possible de contrôler les prothèses par la pensée, grâce à l’ajout d’électrodes et la connexion à un ordinateur. Ainsi, récemment, un homme tétraplégique a pu utiliser à nouveau ses bras et mains.

Peut-on pour autant espérer la fin du handicap ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Néanmoins, on remarque une autre tendance, conséquente de ces améliorations : l’homme est de plus en plus « augmenté » et il est possible que les prothèses finissent, à terme, par remplacer des membres qui ne souffraient, initialement, d’aucun handicap, poussant ainsi l’homme au maximum de ses capacités.