La Tango-thérapie pour lutter contre Parkinson

En Argentine, le tango est plus qu’une danse sensuelle et cadencée, c’est un hymne à la vie. C’est bien pourquoi sa pratique au sein de l’unité gériatrique de l’Hôpital universitaire de Buenos Aires n’a rien de surprenant : il permet aux patients atteints de la maladie de Parkinson d’alléger leurs souffrances. Entrez dans la danse de la tango-thérapie !

Une danse adaptée aux troubles moteurs

Le tango est une danse qui requiert l’exécution de pas de différentes tailles, en avant puis en arrière, mais également de tours et de demi-tours : pour ainsi dire, tous les mouvements rendus difficiles par la maladie de Parkinson. Les personnes atteintes par cette maladie neurodégénérative ont en effet du mal à effectuer des mouvements dits « automatiques » tels que se tenir droit ou effectuer des tours sur eux-mêmes. Leur motricité alterne souvent entre rigidité subite et tremblements incontrôlables. Or tout se passe comme si la musique rythmée débloquait les mouvements dans le cerveau des patients, agissant à la manière d’un stimulateur externe. Selon une étude menée par les chercheurs de la Washington University in St. Louis (Missouri, USA), le tango favoriserait un meilleur équilibre et une bonne coordination chez les patients atteints de Parkinson.

L’Hôpital universitaire de Buenos Aires est le pionnier de la tango-thérapie mais cette discipline gagne de plus en plus d’hôpitaux dans le monde, notamment en France. Les unités gériatriques s’appuient sur cette danse douce et accessible à tous pour prévenir les chutes chez leurs patients et entretenir leur motricité.

Les multiples bénéfices du tango sur la santé

Le but de la tango-thérapie n’est pas de soigner la maladie de Parkinson, pour laquelle il n’existe pas pour le moment de traitement curatif. Néanmoins, la prise en charge médicale de cette maladie permet d’en corriger les symptômes et d’améliorer la vie quotidienne des patients qui en sont atteints. La tango-thérapie est un outil de plus pour traiter cette maladie. Elle contribue à freiner sa progression grâce à la pratique de mouvements répétés et elle positionne le patient dans une démarche d’ouverture : le cours de tango devient alors un rendez-vous avec soi et avec l’autre, un lien social que la maladie a parfois contribué à rompre. La musique n’est pas anodine non plus dans le traitement de Parkinson : elle stimule les zones « émotionnelles » du cerveau qui contribueraient à court-circuiter les cellules endommagées et à rendre le mouvement plus facile.

D’un point de vue plus global, le système cardio-vasculaire bénéficie lui aussi grandement de la thérapie : pratiquer le tango régulièrement muscle le cœur, abaisse la pression artérielle et ralentit le pouls. Les mauvaises graisses et autres tri glycérines sont mieux évacuées et les risques d’accidents cardio-vasculaires s’en trouvent réduits.

Bouger son corps pour soigner sa tête

La tango thérapie s’étend également au domaine psychologique où elle permet d’améliorer les difficultés relationnelles. Le tango amène à enlacer le partenaire ce qui favoriserait la production d’ocytocine, surnommée « hormone de l’amour ». D’ailleurs la tango-thérapie est utilisée dans le traitement de différentes psychoses mais également afin de pallier les difficultés d’isolement que peuvent rencontrer les personnes retraités.