Faire l’expérience d’un corps de 80 ans avec le simulateur de vieillissement

Pertes auditives, problèmes lombaires, troubles osseux et glaucome : voici quelques-unes des affections subies par le corps humain dans le grand âge. Afin de sensibiliser le personnel soignant des établissements médicalisés à la perte d’autonomie engendrée par le vieillissement, des formations de choc ont été mises au point. Les personnes qui y participent sont invitées à revêtir un exosquelette simulant les effets de la perte de motricité et du vieillissement.

Une expérience de simulation du grand âge permise par la technologie

A l’exemple d’Alep Prévention, nombreuses sont les sociétés spécialisées dans les formations préventives destinées aussi bien au secteur privé qu’au secteur public, à une audience globale qu’à un public spécialisé. Ce dernier cas rassemble notamment les professionnels qui travaillent au service des personnes âgés dépendantes. Dans le but de les sensibiliser aux maladies invalidantes qui touchent leurs pensionnaires, la formation « Simulateur de vieillissement » d’Alep Prévention consiste à faire revêtir aux aidants un exosquelette qui récréé les situations de dépendance et de perte d’autonomie vécues par les séniors dépendants.

Par « exosquelette », on entend un ensemble d’appareillages qui entravent volontairement les mouvements, la vue et l’ouïe, entre autres. Les participants expérimentent le glaucome, la DMLA et la cataracte grâce au port successif de trois paires de lunettes simulant ces maladies. Ils éprouvent la perte auditive avec un casque dont le port abolit certaines fréquences sonores. Surtout, ils constatent les nombreuses difficultés motrices liées aux troubles osseux, articulaires ou lombaires par le port d’orthèses sur certains membres comme les genoux, les pieds ou encore les coudes.

L’objectif du simulateur de vieillissement : améliorer la prise en charge des séniors et lutter contre les préjugés

Après avoir eux-mêmes expérimenté les entraves subies par un corps de 80 ans, les personnels soignants devraient être mieux à même de discerner quelles activités sont, ou non, à la portée d’une personne âgée dépendante. Ils sont mieux préparés à adopter le comportement qui convient afin de communiquer avec une personne malvoyante ou malentendante. Surtout, ils peuvent adapter leurs soins afin d’aider les personnes à conserver une autonomie relative.

Par ailleurs, certains stéréotypes déplaisants à l’égard des personnes âgées ont la vie dure : elles seraient rétives à tout changement, incapables de prendre des décisions avisées et devraient être protégées d’elles-mêmes en permanence. L’expérience proposée par le simulateur de vieillissement permet une prise de recul de la part des « valides » sur les difficultés bien réelles rencontrées par les séniors dépendants dans leur quotidien. Une manière d’écarter les conséquences alarmantes qui découlent de la réception par les aînés des préjugés dont ils sont victimes : recul de la confiance en soi, dépression, voire même diminution de l’espérance de vie.

Cette expérience littéralement immersive, suscite à coup sûr l’empathie et remet en cause les préjugés éprouvés à l’encontre des aînés : n’hésitez pas à revêtir la combinaison à l’occasion !